Les comptoirs en quartz artificiel endommagent les poumons des travailleurs de la pierre

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Selon une nouvelle enquête, la poussière toxique générée par l'usinage des dalles de comptoir en pierre artificielle provoque le développement de silicose chez les travailleurs. Publiée dans la revue JAMA Internal Medicine, l'étude a révélé que la silicose est souvent mal diagnostiquée, de nombreux travailleurs de cette industrie présentant déjà des signes de maladie avancée au moment du diagnostic.

La silicose est une maladie pulmonaire causée par l'inhalation de grandes quantités de particules de silice. La silice se trouve naturellement dans la plupart des roches et est connue pour constituer un risque pour la santé des tailleurs de pierre.

Lors de l’usinage de la pierre, des particules de silice sont rejetées dans l’air. Si une protection insuffisante est portée, les travailleurs peuvent respirer ces particules. Au fil des décennies, ces particules commenceront à s’accumuler dans les poumons et à provoquer des cicatrices permanentes, appelées fibrose pulmonaire.

Ce tissu cicatriciel rend la respiration difficile tout en augmentant le risque qu'une personne développe d'autres problèmes de santé connexes, tels que la tuberculose, le cancer du poumon et la bronchite chronique.

Les cas de silicose étaient auparavant très rares aux États-Unis, mais ces dernières années, les taux de cas ont augmenté. On pense en grande partie que cela est dû à l’utilisation de pierre artificielle, qui est un choix populaire pour les comptoirs de cuisine, mais qui est également beaucoup plus dangereuse.

La pierre synthétique a tendance à contenir des niveaux de silice beaucoup plus élevés que la roche formée naturellement. De plus, ces matériaux synthétiques contiennent souvent des résines polymères et des colorants nocifs qui pourraient potentiellement présenter des problèmes de santé supplémentaires.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont entrepris d'étudier les caractéristiques du groupe de patients atteints de silicose en Californie qui ont déclaré avoir travaillé avec de la pierre de quartz artificielle. Selon la nouvelle enquête, ce risque professionnel touche principalement les jeunes travailleurs immigrés latino-américains, qui tombent malades et, dans certains cas, meurent même des suites d'une exposition.

Dans cette enquête, des chercheurs de l'Université de Californie à San Francisco (UCSF) et de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), en collaboration avec le laboratoire du travail de Californie de l'UCSF et le ministère de la Santé de Californie, ont identifié des cas de silicose chez 52 patients de sexe masculin travaillant dans l'industrie de la pierre reconstituée de Calfironia.

Parmi ces 52 patients, 51 étaient des immigrants latino-américains. La plupart des membres du groupe avaient été diagnostiqués entre 2019 et 2022. L'âge médian du groupe était de 45 ans, avec une expérience professionnelle moyenne s'étendant sur 15 ans.

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À partir d’une série d’entretiens avec des patients et d’extractions de dossiers médicaux, il a été déterminé que le diagnostic avait été retardé chez 58 % des patients, à qui on avait initialement diagnostiqué une sorte de pneumonie bactérienne ou de tuberculose avant de recevoir un diagnostic de silicose. Au moment du diagnostic, 20 patients présentaient une progression sévère ou très sévère de la maladie.

Collectivement, 10 des patients identifiés dans cette série de cas sont décédés de la silicose et 11 ont été référés pour une transplantation pulmonaire, dont 3 ont effectivement reçu une greffe. Une personne est décédée après avoir reçu une greffe de poumon. Sept patients se sont vu refuser une greffe – parmi lesquels six sont décédés – et une autre personne est décédée avant d’être inscrite sur la liste.

"Le nombre croissant de cas de silicose chez les fabricants de pierres au cours des 10 dernières années et la progression accélérée de la maladie transforment le paradigme d'une maladie presque oubliée aux États-Unis", a déclaré Jane Fazio, MD, pneumologue à Olive View. UCLA Medical Center et co-auteur de l’étude. "Notre étude démontre une morbidité et une mortalité graves parmi un groupe particulièrement vulnérable de jeunes travailleurs immigrés latino-américains sous-assurés et probablement sans papiers."