Au travail et pierres précieuses

Les progrès de l'archéologie continuent de soutenir la véracité des événements décrits dans la Bible. Dans ce cas, la découverte d’anciennes techniques minières et de routes commerciales correspond aux détails expliqués dans le livre de Job.

De nombreux érudits considèrent le livre de Job comme le livre écrit le plus ancien de la Bible, peut-être antérieur à la Genèse. Ils estiment que Job a été écrit entre 1900 et 1700 avant JC, des centaines d’années avant que Moïse n’écrive le Pentateuque (les cinq premiers livres de la Bible). Étant donné que le livre de Job pourrait avoir près de 4 000 ans, il peut être difficile de vérifier son âge. Une façon de répondre à cette préoccupation consiste à examiner les références au lapis-lazuli, une pierre précieuse, dans Job chapitre 28.

Formation de lapis-lazuli Le lapis-lazuli, également connu sous le nom de « roche bleue », se forme lorsque les roches contenant le minéral lazurite sont chauffées à l’état fondu et mélangées à d’autres minéraux. Ce processus rare se produit au plus profond de la terre et est suivi d’un soulèvement tectonique, qui crée des montagnes avec des veines de lapis-lazuli. Le minerai doit ensuite être traité pour le séparer des matériaux environnants. Le lapis pur obtenu peut être poli en pierres précieuses pour les bijoux ou broyé en poudre pour créer de l'outremer, un pigment bleu très apprécié.

Il est intéressant de noter que le mot hébreu utilisé dans Job 28 (et ailleurs dans l’Ancien Testament) est sapîr, qui signifie littéralement « le parfait ». La plupart des anciennes versions de la Bible traduisent sapîr par « saphir », également une pierre précieuse de couleur bleue. Cependant, les gemmologues savent maintenant que le saphir est entré dans l'usage civilisationnel ancien vers 700 avant JC.1 Par conséquent, sapîr est maintenant traduit par « lapis-lazuli », une pierre précieuse connue depuis plusieurs milliers d'années avant JC et probablement celle mentionnée dans Job.

Utilisation royale du Lapis Lazuli Le lapis-lazuli revêtait une grande importance dans les cultures anciennes en raison de son pigment bleu unique. Sa rareté en faisait un article de luxe accessible uniquement à la royauté. Le terme « bleu royal » a été inventé à l'époque sumérienne pour décrire l'exclusivité du lapis-lazuli.

Les archéologues ont découvert de nombreux exemples de royauté utilisant le lapis. Dans la ville sumérienne d'Ur, où est né Abraham, les archéologues ont mis au jour 68 corps féminins ornés de colliers ornés de lapis et d'or. Des figurines de taureaux en lapis ont été retrouvées enterrées à côté d'un roi dans le tombeau royal d'Ur, et la reine a été enterrée avec encore plus d'objets en lapis que le roi. Le masque funéraire du roi Tut, l'enfant pharaon d'Égypte, comporte également du lapis-lazuli. La fresque de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine à Rome représente des anges volant sur un fond bleu, la couleur bleue provenant de l'outremer créé à partir de poudre de lapis-lazuli.

Découverte des opérations minières Les meilleures mines de lapis au monde se trouvent aujourd'hui en Afghanistan, où l'on extrait encore du lapis-lazuli de la plus haute qualité. Des mines de lapis se trouvent également en Russie, au Chili, en Argentine et même au Colorado. Les Sumériens extrayaient leur lapis-lazuli des mines d’Afghanistan, seule source connue à l’époque.

La découverte d’abondants Lapis Lazuli en Sumérie indique l’existence d’anciennes routes commerciales utilisées pour son transport. Ces routes commerciales s'étendaient de la Mésopotamie à l'Afghanistan jusqu'à la vallée de l'Indus, site d'une autre civilisation ancienne.

L’extraction du lapis-lazuli était (et est toujours) une tâche difficile. Les anciennes mines étaient situées à Badakshan, en Afghanistan, où des montagnes atteignant 17 000 pieds sont séparées par des ravins dangereux. Les mineurs passaient la nuit dans un camp de base au-dessus de la limite des arbres et gravissaient encore 1 100 pieds le matin, naviguant sur un terrain rempli d'agrégats meubles provenant d'opérations minières précédentes. Le soir, ils rapportaient le minerai contenant du lapis au camp de base. Les pierres précieuses voyageaient ensuite le long des routes commerciales étroites, larges d’à peine un mètre, nichées dans des montagnes aux pentes abruptes menant à des abîmes.

Aujourd’hui, de petits camions empruntent des sentiers similaires le long de routes rocailleuses, à peine assez larges pour un seul véhicule. Le trajet en camion depuis la ville la plus proche prend environ 15 à 20 heures pour un aller simple, ce qui en fait l'une des routes les plus dangereuses au monde. Dans les temps anciens, les mineurs devaient voyager plusieurs jours pour parcourir une distance similaire.